Ecrire pour la télévision

lundi 20 juillet 2015
par  Froissart
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Messire Florent et son profil « bande dessinée »…
le Journal de Mickey, illustré par Lucien Nortier, 1964

Entrons maintenant dans la cuisine de l’auteur. Une fois la réalisation de la série sur des rails, point de répit. Il faut concevoir une suite sans perdre le fil tout en s’adaptant aux sollicitations du reste des collaborateurs.

Je n’ai pas écrit Thierry la Fronde en commençant par le premier épisode, ni dans l’ordre chronologique où ils sont apparus. Pour certains auxquels je pensais, je laissais s’écouler du temps pour que le fruit soit mûr, que le public soit plus habitué.
Jean-Claude Deret

L’imagination au pouvoir

L’auteur conserve une certaine liberté dans l’écriture. On constate que la prise en compte du public a son importance. On verra également que Jean-Claude Deret attache une très grande importance à la définition de ses personnages. Il nous explique comment la personnalité des comédiens inspire la couleur qu’il donne à leur participation d’épisode en épisode.

Il arrivait qu’en écrivant un épisode, l’évocation d’un mot, d’une idée me fournisse la matière pour enrichir les situations d’un prochain épisode.
Jean-Claude Deret

L’imagination reste au pouvoir. Et il en faut ! En fonction des aléas de la production qui ne relève pas d’une science exacte, Jean-Claude Deret est sollicité pour adapter son texte, parfois au dernier moment.
J’étais assez détendu lors du tournage et j’écoutais beaucoup parce que ça me donnait des idées.
Thierry la Fronde est avant tout une œuvre audiovisuelle. Compte-tenu de son attirance pour la réalisation, il n’est pas surprenant que Jean-Claude Deret se soit inspiré aussi des idées qui lui venaient de la mise en scène ou du potentiel de l’équipe.

La science des titres

Les titres étaient très recherchés. J’avais écrit « La chronique oubliée », épisode dans lequel apparaissait Froissart qui se terminait par « … cette histoire est absolument vraie, la preuve : Froissart n’en a jamais parlé… ». Il avait le mauvais rôle dans l’histoire. Le réalisateur me dit « J’ai remplacé ton titre : pas assez drôle ! » Il avait appelé ça « La chronique chronique » !
Un titre qui me fait toujours sourire : « La dent de Saint Liphart », c’était un objet de piété, une relique. C’est encore plus drôle parce que c’est vrai !
Jean-Claude Deret

La science des titres n’est pas donnée à tout le monde. Il faut évoquer sans trop en dire, donner envie sans être trop abstrait, tout ça dans la concision.
Cet exercice n’est pas le seul qui échoie à l’auteur. Il faut préparer les résumés des épisodes qui sont exploités par la chaîne et les magazines de programmes télévisés.

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Thierry de Janville a bien le droit d’avoir vécu une jeunesse tumultueuse !
"Les premières armes de Thierry la Fronde" par Jean-Claude Deret, Hachette, 1967

Un prolongement littéraire

Le papa de Thierry la Fronde lui a ouvert un espace de vie littéraire par le biais des nombreux ouvrages papier qu’il a signés : albums illustrés, textes pour la littérature de jeunesse et même l’enregistrement d’épisodes gravés sur vinyle.