A vos postes !

dimanche 25 septembre 2016
par  Froissart
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Cette photo extraite d’un reportage consacré à l’animatrice de télévision Simone Garnier, en 1964, illustre bien la place prise par la télévision dans la vie familiale.
Crédit : magazine La Vie Catholique - 1964

Pour évoquer le générique de Thierry la Fronde, laissons libre court à l’enthousiasme de Clément Michu alias Martin le sabotier. C’est une chose de participer jour après jour à l’élaboration d’une série, ce point de vue ne permet guère de prendre du recul. La pression du tournage ne facilite en rien la prévision de ce que donne à l’écran le résultat final. Et l’on se retrouve en famille, installé et impatient devant sa télévision, comme tout un chacun, spectateur de sa propre performance !

Il y a eu la fameuse bagarre pour décider quand le feuilleton serait diffusé. Il n’y avait qu’une chaîne. Fallait-il passer le jeudi, jour des enfants où il n’y avait pas d’école ? Ou bien le mercredi soir ? Robert Guez a dit : « Le dimanche soir, à 19h30, après Nounours serait le meilleur choix. Les gens sont rivés devant Nounours avant de passer à table, les enfants sont là… ». Et tout à coup, sans tambour ni trompette, après le « Bonne nuit les petits ! » arrivait Drouot ! Tatata tatata tata ! sans speakerine, sans rien ! C’est ça qui a fait un succès foudroyant. On était tous contents d’y participer, sans cabotinage entre nous parce qu’il n’y en a pas un qui était vedette plus que l’autre.


Clément Michu, interprète le rôle de Martin le sabotier.

Nounours, une autre gloire du petit écran, un autre générique inoubliable ! Il n’est pas question d’une concurrence avec Thierry la Fronde, la question est surtout de ne pas manquer le rendez-vous. Voilà une des fonctions du générique : attirer l’attention. C’est une mission qui est spécialement dévolue à la dimension sonore. Qui mieux que Jacques Loussier le talentueux créateur de la « Marche des compagnons » peut nous éclairer sur cet aspect !

L’argumentaire pour juger de l’efficacité d’un générique était le suivant : il fallait que la ménagère se détourne de ses fourneaux à l’écoute des premières mesures du générique… Cela nécessitait un thème simple et chantant, basé sur une mélodie irrésistible. J’étais très satisfait de cette composition, je trouvais qu’elle remplissait bien sa mission !


Jacques Loussier, musicien compositeur et interprète.

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Jacques Loussier en 1966
Série « Nos images et l’Histoire » - Télévision scolaire

L’évocation de la ménagère nous ramène au temps où le schéma social traditionnel assigne la femme aux travaux domestiques. Le plus souvent, le salaire de monsieur suffit encore. Femme au foyer, femme aux fourneaux et papa qui fume la pipe dans son fauteuil en lisant un journal : le programme télé peut-être… Nous parlons d’une période de l’histoire des loisirs où la télévision ne diffuse pas encore ses programmes en continu : les émissions s’interrompent entre 14h30 et 18h00 ainsi que de 23h00 à 9h30. La soirée du dimanche avant le repas est un créneau royal. Il faut que ce soit un son bien identifiable et séduisant qui fasse que le téléspectateur l’associe à un programme précis.


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