Regard critique sur le genre « feuilleton télévisé »

dimanche 18 octobre 2015
par  Froissart
popularité : 45%

L’art du feuilleton télévisé est difficile et sa critique ne l’est pas moins ! En tant que téléspectateur, s’agit-il de définir les échecs, ce qui est réussi, ce qui l’est moins ? Sans doute. Sur quel point de vue s’appuyer ? Sur celui des protagonistes du feuilleton ? Sur celui des téléspectateurs de l’époque, des téléspectateurs d’aujourd’hui ? Sur celui des experts, des critiques, des journalistes ? Sans doute chacun détient-il une part de ce qui constitue la popularité de Thierry la Fronde.
Cette complexité ne doit pas nous faire renoncer. Au contraire, elle nous invite à faire preuve de méthode.

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Thierry la Fronde : une émission « 4 étoiles » ?
journal « L’Alsace illustrée » - N°3 – février 1966

Quels sont donc les procédés que nous pouvons utiliser pour sonder en profondeur l’œuvre originale et l’analyser sans la dénaturer, en le faisant avec plaisir ?

Nous allons solliciter

notre sensibilité artistique et culturelle

Nous prendrons appui sur nos sensations premières. Nous partirons de nos représentations initiales, ce qui nous vient à l’esprit, des attentes qui sont les nôtres avant même de regarder un épisode, de lire un article sur Thierry la Fronde. En effet, là se concentrent ce que nous croyons savoir, ce que nous pouvons appeler « nos a priori », ce que nous voudrions apprendre ou ressentir, ce dont nous ne sommes pas certains, la part de ce qui pourrait nous surprendre. Nous ferons confiance également à notre jugement, celui qui correspond aux commentaires que nous partageons à la sortie d’une salle de spectacle ou après (ou pendant…) une émission de télé. Ces commentaires qui peuvent tenir du j’aime/j’aime pas, qui provoquent des échanges parfois passionnés, qui peuvent sans doute être nuancés, qui appellent un rapprochement avec ce que des critiques ont écrit.

nos connaissances générales et notre expérience de (télé)spectateur

Formés par des apprentissages familiaux, scolaires, sportifs, associatifs, professionnels, par notre vie sociale et culturelle, nous sommes dotés d’un minimum de raisonnement, de méthode et de savoir-faire. Très simplement, nous allons mobiliser les mêmes qualités que celles que nous utilisons pour prendre des photos, choisir notre papier peint, préparer nos vacances, organiser nos courses, appuyer avec discernement sur la télécommande. Par exemple, nous allons rassembler et organiser les mots qui sont à notre disposition pour exprimer la nuance de nos appréciations. Nous allons employer la comparaison pour enrichir notre jugement sur Thierry la Fronde en fonction de ce que nous connaissons des autres feuilletons et séries télévisées. Si nous en apprenons sur Thierry la Fronde en exprimant ce qu’il est, nous ferons également sur lui des découvertes en définissant ce qu’il n’est pas.

les possibilités que nous découvrons par la coopération

Nous allons chaque fois que nécessaire recourir à l’expérience et aux connaissances d’autrui pour améliorer notre sens critique et son expression. D’abord en nous rapprochant des témoins de l’aventure Thierry la Fronde : acteurs, techniciens, auteur, producteur. Ensuite, en apprenant à partir de ce que les experts, les critiques, les journalistes écrivent dans leurs articles.

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Autographes, popularité, succès : tout ça n’empêche personne de se faire son opinion personnelle…
collection personnelle de Clément Michu

Forts de cette mobilisation, nous utiliserons notre esprit de synthèse pour parvenir sans appréhension à des observations assez pointues. De quelle façon le réalisateur considère-t-il le spectateur ? Y-a-t-il un style, une « patte » Thierry la Fronde ? Nous aboutirons à la construction d’une grille d’analyse qui pourra être réinvestie dans bien d’autres situations avec bien d’autres œuvres.


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